WSIS Volunteer Family, Phase 1 Report

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Le volontaire comble les « ratés du marché »

Symposium de Dakar, pour créer des compétences humaines

« Volontariat et développement de compétences humaines dans la société de l"information » : long, indéchiffrable et incompréhensible ? A priori, peut-être. Seulement, ce symposium d’experts sur la mobilisation de volontaires pour des projets liés aux nouvelles technologies de l’information (NTIC), qui se tiendra du 23 au 25 octobre 2003 à Dakar, est largement d’actualité et devrait mettre en perspective des enjeux fondamentaux. En décembre aura lieu à Genève le Sommet Mondial sur la Société de l’information. L’un des majeurs enjeux du Sommet est de notamment combler le fossé digital qui sépare non seulement le Nord du Sud mais aussi les zones urbaines et rurales. Et en perspective, c’est également l’occasion de rendre à l’humain ce qui le nourrit : le détachement altruiste de l’action volontaire.

A l’heure des grandes révolutions technologiques que les pays dits du Nord vivent à deux cent à l’heure sur les autoroutes de l’information, l’ONU a décidé de se pencher en détail sur la question. A l’instar des grandes rencontres onusiennes (sur l’environnement, le rôle des femmes dans le développement, la lutte contre la pauvreté, la démographie et les ressources naturelles, etc.) qui jalonnent cette dernière décade, ce sommet s’interroge une nouvelle fois sur une thématique globale: comment répondre à la fracture numérique qui morcelle nos sociétés et scinde plus profondément la planète entre quasi « omniscients » et « laissés-pour-compte » du savoir. Et c’est à Genève que, du 10 au 12 décembre 2003, gouvernements, secteur privé, organisations internationales et société civile, constituée de 22 familles (media, autorités locales, jeunes, universitaires, artistes, consommateurs, etc.) tenteront d’apporter des réponses concrètes.

Et l’enjeu majeur est bien de permettre à tout individu, en tout point du globe - ou peu s’en faut - d’accéder à l’information et au savoir qui sont quotidiennement, et souvent anarchiquement, véhiculés à grande vitesse via Internet. Ceci implique que, pour participer à des vidéoconférences ou communiquer instantanément d’une rive à l’autre de chaque continent, il est nécessaire de posséder du matériel informatique, des logiciels, une ligne téléphonique, une prise électrique... et accessoirement une compréhension de ce que ces éléments mis bout à bout peuvent apporter. Et justement, encore faut-il savoir comment brancher sa souri et où pointer son curseur pour entrer dans un monde aussi multiple qu’électronique.

Ceci paraît d’une totale banalité pour beaucoup d’entre nous. Mais n’oublions pas que l’époque de la machine à écrire et de la lettre manuscrite n’est pas si loin. Le « double-clic » constitue encore un mystère pour certains et d’ailleurs tout le monde n’est pas, selon la formule déjà consacrée, à « one click away » des dernières découvertes scientifiques, des horaires de TGV ou du top 50 de la plus branchée des radios. D’ailleurs, à ce titre, le fossé sépare également les différentes générations et communautés d’un même pays.

Cinq enjeux cruciaux débattus à Dakar

Si le SMSI va examiner tous ces problèmes de façon globale, les participants aux travaux de Dakar les analyseront en fonction du développement de compétences humaines et la mobilisation de volontaires via cinq grilles de lecture: infrastructure; formation; développement de contenu; partenariats et financements; et cadre institutionnel.

Pour les deux premiers points, cela signifie, par exemple, qu'il ne suffit pas d’envoyer vingt ordinateurs de dernière génération à Bamako ou Dakar. Il est nécessaire que quelqu’un puisse les déballer sur place, les installer et expliquer ce qui peut l’être avec une excellente compréhension du milieu dans lequel il se trouve. Et quand on sait que les volontaires contribuent entre 8 et 14 pour cent du produit national brut, il est beaucoup plus facile d’imaginer leur apport à l’édifice, et certainement à ses fondations, grâce aux compétences bien spécifiques qu’ils mettent en œuvre, tant au niveau de la « culture technologique » de base qu’à celui des applications dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, l’économie et le développement. A ce titre, les volontaires et les bénévoles sont créateurs de compétences humaines.

A l’automne 2001, Alfredo Sfeir-Younis, alors représentant spécial près de la Banque mondiale auprès de l’ONU et de l’OMC à Genève, avait déclaré que c’est là « la valeur cachée du volontariat qui participe à combler ce que les économistes appellent ‘les ratés du marché’ ». Il s’exprimait devant des centaines de volontaires venus assister au Symposium international sur le volontariat point d’orgue de l’Année internationale des volontaires 2001. Il ajoutait que « le volontariat est l’avenir de l’humanité. Il représente les balises des droits de l’Homme ».

Parmi les trois autres thèmes, on trouvera les questions relatives aux contenus disponibles sur la toile. Alors qu’aujourd’hui la majorité provient d’Amérique du Nord et d’Europe, il est nécessaire de veiller à la diversité culturelle alors que nombre de media se mobilisent déjà pour discuter de leur responsabilité quant à la qualité de ces contenus. Il s’agira également de renforcer la coopération avec des organisations disposant de compétences nécessaires à un projet, et enfin de réfléchir à un cadre juridique afin de répondre à une certaine anarchie électronique.

Les volontaires en ligne

Totalement immergé dans le tissu social et moral de la société dans laquelle il se trouve, le volontaire connaît les conditions de vie et les réalités des populations locales. Et « le symposium de Dakar permettra de faire le point sur les projets en cours », comme l’explique Viola Krebs, coordinatrice de la conférence et point de contact de la Famille des volontaires du SMSI. A Tombouctou, par exemple, des volontaires vont permettre de mettre en ligne la Mairie de la capitale malienne. Le volontariat en ligne constitue, quant à lui, un projet des plus ambitieux puisqu’il permet de développer de nouveaux types de collaborations entre différents continents et donc d’augmenter de manière significative, par la mise en réseau, le nombre de personnes en mesure de créer le changement. Le symposium fera partie de toute une série d’actions liées à la thématique du volontariat, y compris un documentaire sur le thème du renforcement des compétences en Afrique, une bibliothèque en ligne sur le bénévolat et la Société de l’Information ainsi qu’une exposition photos qui illustrera l’engagement des volontaires dans des projets liés à une technologie moderne.

A n’en pas douter, les volontaires ont une place de choix dans nos sociétés, et en l’occurrence dans celle de l’information que nous sommes en passe de redéfinir à Dakar, puis à Genève, où ils seront plus de trois cents à donner corps, chacun dans sa spécialité, au Sommet mondial. Ils injectent dans les tuyaux du savoir, leurs compétences et leur altruisme synonyme de développement. Dans un monde qui bouge, crépite, se connecte et tente de faire de nous des omniscients, souvent pressés et parfois tellement superficiels, ils constituent, proches de réalités socioculturelles très souvent ignorées, un phare pour les valeurs humaines.

Zahi Haddad
ICVolontaires

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